
( AFP / SEBASTIEN BOZON )
La Société le Nickel (SLN) a prévenu jeudi que la dernière aide versée par l'Etat fin avril ne suffirait pas à maintenir son activité au-delà de la fin de l'année, alors que le secteur du nickel, principale ressource économique de Nouvelle-Calédonie, traverse une crise depuis plusieurs années.
"Nous sommes tous au sol. Il y a au moins une certitude, c'est que le fonctionnement actuel n'est plus possible", a déclaré Guillaume Kurek, directeur général de la SLN, qui est financée depuis avril 2024 par l'Etat français après un accord avec sa maison mère Eramet.
Alors que l'ensemble de la filière métallurgique de Nouvelle-Calédonie fait face depuis plusieurs années une situation très difficile, la définition d'un nouveau modèle est en cours de discussion.
Le patron de la SLN a souligné lors d'une conférence de presse à Nouméa l'importance d'un "changement de posture indispensable" pour donner un avenir à la filière, évoquant des synergies entre les trois grands exploitants de l'archipel.
Dans ce contexte tendu, la SLN et Prony Resources sont aujourd'hui les deux seuls métallurgistes encore en production en Nouvelle-Calédonie. L'usine de Doniambo (SNL) produit environ 3.000 tonnes de nickel métal par mois, tandis que Prony Resources poursuit ses activités, mais doit réaliser d'importants investissements pour rester viable.
Sans repreneur dans des délais relativement courts, l'usine du Sud pourrait être amenée à suspendre ses activités. L'usine du Nord (KNS), de son côté, a été mise en sommeil en 2024.
Avec le blocage des mines et l'impossibilité d'exercer l'activité, l'insurrection de mai 2024 en Nouvelle-Calédonie a fortement contribué à aggraver la situation des métallurgistes, qui faisaient déjà face à la très forte concurrence de producteurs à bas coûts indonésiens et chinois.
"On a baissé nos effectifs de plus de 300 personnes en un an", a rappelé le directeur général de la SLN, en soulignant la volonté de "limiter au maximum [leurs] charges". Les efforts, portés par "l'ensemble du corps social", ont permis d'améliorer la situation par rapport à 2024, même si l'industriel reste déficitaire.
Sur la question de l'énergie, sujet majeur pour le fondeur, le directeur général avance la possibilité d'une reprise de la centrale électrique au fuel sur barge par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
L'accès au minerai constitue l'autre enjeu principal pour l'industriel. L'ensemble des mines de la côte est, parmi les plus importantes de la SLN, sont aujourd'hui à l'arrêt en raison de blocages des populations locales, comme l'a déploré Guillaume Kurek. Pour améliorer l'acceptabilité sociétale, "il faut que l'on augmente les retombées locales", affirme-t-il.
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